Pour les machos, cette idée est une ineptie.
Pour les égalitaristes, considérant que le sexe n’est pas un gage de pertinence, dans un sens comme dans l’autre, c’est une assertion ridicule. Ils ont raison. Quoique…
La différence biologique entre les unes et les autres ne saurait expliquer ni justifier une quelconque supériorité dans les pratiques d’autorités. C’est sûr.
Des écarts existent pourtant, interdisant aux femmes (en tant que telles) l’accès aux commandes et les enfermant dans le modèle de référence du mâle dominant lorsqu’elles parviennent à briser les « plafonds de verre ». Ils sont culturels.
Il n’empêche, l’observation démontre qu’en masse, les manageures sont globalement plus efficaces. Non pour leurs gènes mais justement pour leur culture humaine, sociale et politique.
Les hommes sont majoritairement élevés dans la nécessité de faire reluire leur égo, la conviction de leur supériorité, l’obsession de la concurrence et du conflit pour réussir, dans l’appropriation des structures, des biens et des personnes.
Pour eux, la chefferie est un dû, un aboutissement « naturel » de leur être. Mais comme il n’y pas de place pour tout le monde aux sommets, il leur faut bien jouer des coudes et se tirer entre eux des chausses trappes.
Quoi, les filles voudraient s’y mettre elles aussi ?
Il y a donc un consensus entre les hommes suffisants pour les écarter du jeu. Dans le non-dit.
Une telle est-elle susceptible d’être promue ? Elle est sûrement moins compétente ! On trouve toujours des raisons très personnelles et très professionnelles bien-sûr pour la disqualifier. Vous comprenez, l’élection va être serrée ; pour les besoins de la cause, il vaut mieux présenter une figure connue, rassurante, introduite… Alors on nomine les caciques, les manageurs hérissés de réseaux, brillant comme des sapins de noël.
Caricature ?
Les guerres, les massacres, les abominations, les crises, les escroqueries en tous genres sont très généralement du fait des hommes. Ils ont failli depuis des millénaires dans l’exercice exclusif des pouvoirs.
Motivés par la cupidité, la concupiscence, l’orgueil et un insatiable besoin de domination, ils asservissent les sociétés qu’ils dirigent à leurs égoïsmes. Allant jusqu’à les détruire par incurie autant que par obstination. Les exemples ne manquent pas : il suffit d’ouvrir le journal.
Tous ne sont pas des affreux. C’est évident. Il existe des patrons formidables et des patronnes exécrables. La différence n’est pas dans la biologie des sexes mais dans les motivations et les comportements des majorités respectives.
La particularité du management par les femmes se remarque assez peu au niveau des gouvernances car les rares dirigeantes ont souvent dû batailler ferme en imitant les hommes pour y parvenir.
Par contre, dans les strates intermédiaires des hiérarchies, dans le management de proximité et à la tête des TPE, les manageures se distinguent nettement par la qualité de leurs pratiques.
Parmi les femmes à des postes de responsabilités, les femmes impliquées que je décris ici sont majoritaires.
Qu’on ne s’y trompe pas, cela n’a rien à voir avec un prétendu caractère plus « affectif » les amenant à un mode de management sentimental et émotif. Il n’existe pas un « leadership au féminin » connoté par les domaines classiques attribués au champ de la féminité par l’idéologie machiste : la famille, la santé, les enfants. Et pourquoi pas la frivolité ?
Cette attribution automatique est un fantasme de la dominance masculine destiné à écarter les femmes des fonctions essentielles et décisionnelles : gouvernance, stratégie, finances, opérationnel, pilotage, business…
Les manageures impliquées sont seulement plus efficaces dans tous les domaines car plus centrées sur la société pilotée et usagères d’autres pratiques d’autorité, passant moins par l’imposition que par la pédagogie.
Elles sont plus pragmatiques, elles prennent en compte plus de données pour mûrir leurs décisions, elles s’attachent plus à résoudre effectivement les problèmes qu’à cacher les scories sous les tapis.
Elles considèrent la responsabilité plutôt comme une charge que comme une attribution.
Leurs équipes sont en meilleur état, leurs unités plus réactives, leurs performances supérieures et leur management plus économe en tensions.
Malheureusement, les modèles convenus du « bon management » valorisent les comportements de dominance. Cela sert encore à en exclure les femmes.
Un bon chef doit être un brin autoritaire, menaçant, voire cassant avec ses subalternes quand ils n’obéissent pas au doigt et à l’œil. On attend de lui qu’il ait de la poigne, une certaine dose d’agressivité.
De « virilité » comme il fut dit (par ses groupies) des qualités attendues d’un ex futur Président de la République récemment mis au rencart.
L’idéal est qu’il ait du « charisme » pour emporter l’assentiment des foules.
Un truc d’homme quoi !
Grâce à de tels critères de recrutement et de promotion, il n’est guère étonnant qu’un bon tiers des manageurs en exercice se montrent franchement mauvais, sinon carrément toxiques pour leurs organisations !
Je les observe depuis plus de trente ans. Le paysage est désastreux. Les pires, ayant dépassé leur seuil de Peter plus facilement qu’une femme perce ses plafonds de verre, s’agglutinent aux faîtes des structures de toutes sortes. Rien ne les arrête ; surtout pas…
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Les autres sous-titres :
Un grand mâle imposant sa loi à une troupe de babouins dans les forêts primaires
Sans politique de management, les nominations à la main des hiérarques
Le livre: Le management par les femmes. Une autre culture de la réussite et de l’autorité.
A consulter : Dispositif de promotion des manageures pour les entreprises
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