Braillements – Loudphoning

Temps de lecture : 4 minutes

SMARTPHONE : INCIVILITES & INEPTIES

Un article de Pierre Massot

http://www.pierremassot.fr

 

ARTICLE 5

Braillements – Loudphoning (Manque de discrétion)

Illustration Louis Bouxom

 

AUTO-EVALUATION

Au téléphone dans la rue, votre interlocuteur vous tape très sérieusement sur le système :

A  Vous vous emportez en invectivant votre smartphone comme si c’était l’interlocuteur lui-même

B   Comme il y a du monde autour, vous mettez un terme provisoire à la conversation pour la reprendre en privé

C  Vous haussez le ton parce que vous commencez à en avoir vraiment assez

D  Vous cherchez à vous mettre un peu à l’écart des gens pour pouvoir engueuler un bon coup votre interlocuteur

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Asservissement – Dépendance

Temps de lecture : 6 minutes

SMARTPHONE : INCIVILITES & INEPTIES

Un article de Pierre Massot

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ARTICLE 4

Asservissement – Dépendance

 

Illustration Louis Bouxom

 

AUTO -EVALUATION

 

Quel usage faites-vous du smartphone sur la plage, en montagne, en voyage d’agrément, en vacances :

A  Tout le temps à la main : réseaux, infos, textos, vidéos, selfies. C’est fait pour s’en servir    un smartphone, non ?

B   Usage fréquent : textos, photos, selfies. C’est normal de partager tous ces bons moments avec les amis !

C  Usage réduit : réserver un resto, quelques textos et photos histoire de garder le contact avec les autres

D  Aucun usage. Déconnexion totale. Le soleil, le paysage, le rire des enfants, un bon bouquin et un bon vieil appareil reflex

 

Une définition pour mémoire :

Asservissement : « être réduit en esclavage », « être mis dans une extrême dépendance » par rapport à quelque chose ou à quelqu’un. Le mot est en lien avec la notion d’être sous contrainte, d’être maîtrisé, en état de servitude, de dépendance.

Dictionnaire historique de la langue française.

 

Commentaires sur la réponse au questionnaire :

 

Vous avez choisi  D :

Même si vous l’utilisez intensément à certains moments, il n’y a pas l’ombre d’une dépendance au smartphone chez vous. Quand vous le pouvez, vous avez plaisir à le laisser dans un coin. Il y a tellement mieux à faire que de vivre connecté …

Vous avez choisi  C  :

Vous parvenez à garder l’équilibre entre les services que rend un smartphone et les incitations permanentes qu’il génère. Vous êtes conscient(e) de la pression que l’appareil peut vite exercer sur votre vie. Mais c’est vous qui utilisez l’appareil et non l’inverse !

Vous avez choisi  B :

Egarer momentanément votre smartphone doit vous mettre dans un sale état ! Comme un enfant qui ne trouve plus son « doudou ». Compagnon d’affection, source de tant de plaisir. Veillez à garder l’équilibre avec la vie réelle, au risque de l’aventure, de l’inattendu. Certains disent : sortir de sa zone de confort !

Vous avez choisi  A :

Peut-être n’avez-vous plus conscience que le smartphone prend toute la place. Tous les prétextes sont bons pour l’avoir comme une greffe au bout des doigts. Esclave ravi(e), êtes-vous  prêt(e) à sacrifier vos relations avec des vraies gens, une famille, un couple ?

 

BIENTÔT LOBOTOMISES AVEC LES SMARTPHONES

 

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Archaïsmes

Temps de lecture : 6 minutes

SMARTPHONE : INCIVILITES & INEPTIES

Un article de Pierre Massot

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ARTICLE 3

Archaïsmes

Illustration : Louis Bouxom

 

EVALUATION DE VOTRE BOSS

Quand votre boss a une demande urgente et importante à vous faire :

A  Quand c’est super urgent-important, il a tendance à doubler l’action : SMS ou e-mail + conversation directe juste après

B   S’il peut, il vient vous voir, essaye de mettre les formes. Il évite de mettre trop la pression

C  Message URGENT en rouge + demande d’accusé de réception par SMS cinq minutes plus tard

D  Il peut le faire à 18.00 heures le dimanche et gueuler le lundi matin en arrivant s’il n’a pas eu sa réponse

 

 

Une définition pour mémoire :

Archaïsme : ancienneté, imitation des anciens. Est archaïque un mot, une façon de faire qui n’est plus en usage. L’archaïsme devrait avoir affaire avec l’archéologie, la préhistoire.

Le Grand Robert de la langue française

Commentaires sur la réponse au questionnaire :

Vous avez choisi  B :

Voilà un chef comme on aimerait tous en avoir ! Qui tient son rôle d’amortisseur pour la pression. Et qui semble privilégier la « vraie vie », le contact humain à la technologie, surtout quand ça chauffe ! Faites votre possible pour le garder …

Vous avez choisi  A  :

Vous avez sans doute affaire à un(e) patron(ne) qui apprécie l’efficacité et la performance. Et qui utilise les outils à sa disposition. Le SMS signale que tout le monde doit être sur le pont ! Dès lors que ce n’est pas abusif, ce n’est pas critiquable. Et il semble que l’équilibre entre communication numérique et verbal soit globalement respecté.

Vous avez choisi  C :

Vous êtes certainement habitué(e) aux injonctions du grand chef  à plumes ! Il utilise le smartphone comme haut-parleur. Comme vous avez remarqué que ses intérêts priment sur les vôtres, il faut vous souhaiter d’avoir trouvé un accommodement face à cette dominance. Souvenez-vous qu’une batterie peut accidentellement être déchargée …

Vous avez choisi  D :

Vous subissez les dérives managériales les plus archaïques. Juste au-delà, il y a le harcèlement. Le smartphone professionnel n’est plus un fil à la patte, c’est la chaîne d’un(e) bagnard(e). Vous n’êtes pourtant pas un(e) criminel(le) ! Songez à sauver votre peau.

BONJOUR LA REGRESSION AVEC LES SMARTPHONES !

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Ailleurs

Temps de lecture : 4 minutes

SMARTPHONE : INCIVILITES & INEPTIES

Un article de Pierre Massot

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ARTICLE 2

Ailleurs

Illustration : Louis Bouxom

AUTO-EVALUATION

Un moment de grâce, un instant délicieux, un paysage envoutant, un lieu troublant : 

A  Alors immédiatement photos, selfies, vidéos, textos ! Important de partager tout cela avec les réseaux !

B   Vous vous laissez émouvoir, vivre l’instant intensément. Un moment, rien d’autre n’existe que cette contemplation

C   Vous trouvez l’instant magique. Vous voulez profiter de cette rareté, avec une photo pour mieux s’en souvenir

D   Waouh ! Chouette ! Vous immortalisez l’instant. Photos, selfies pour votre album perso et à partager entre amis

 

Une définition pour mémoire :

Ailleurs : un autre lieu que celui où l’on est ou dont on parle.

Le Grand Robert de la langue française

 

Commentaires sur la réponse au questionnaire :

 

Vous avez choisi  B :

Vous n’êtes probablement pas emporté(e) par la frénésie de tout documenter tout le temps. Vous portez attention à l’instant présent, à la sensation qui est là. Vous n’avez pas besoin de thésauriser. Pour vous, le trésor, c’est la rencontre avec ce qui est là, tout simplement.  

Vous avez choisi  C  :

Vous aimez vous laisser émouvoir par l’instant et vous aimez aussi en garder un souvenir concret. Les photos sont de bons témoins. Elles sont plus fiables que la mémoire. C’est désormais si facile d’en faire ! Et de pouvoir les consulter quand on veut … Avoir avec soi tous ces albums, comme c’est pratique !

Vous avez choisi  D :

Vous avez pris l’habitude de capter les moments « Waouh ! ». Ces instants rares, éphémères. Qui disparaîtraient si on ne pouvait pas les immortaliser. C’est un peu le film de votre vie que vous réalisez ainsi en vous mettant en scène. Et puis c’est chouette de le partager : vous à tel moment, vous à tel endroit !

Vous avez choisi  A :

Peut-être que vous voudriez toujours avoir votre réseau, vos amis avec vous. Comme si vous vouliez qu’ils soient témoins de tout ce qui vous arrive, qu’ils y participent. Mais où êtes-vous quand vous vivez ? Prenez-vous le temps de profiter, de sentir, avant que d’interpeller les autres, ailleurs ? Et s’il n’y a pas de réseau, le plaisir de l’instant en est-il diminué ? Si c’est le cas, il est temps d’apprendre à laisser le smartphone dans le sac.

ON VIT A CÔTE DE NOS VIES AVEC LES SMARTPHONES

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Smartphone : incivilités et inepties. Introduction

Temps de lecture : 4 minutes

Auteur : Pierre Massot 

SMARTPHONE : INCIVILITES & INEPTIES

INTRODUCTION AUX 21 ARTICLES DE LA RUBRIQUE

Attention !

Si vous lisez les 21 articles de cette rubrique,

vous ne regarderez peut-être plus le smartphone comme avant.

21 comportements méritant des baffes y sont dénoncés.

Des petites baffes pour les incivilités ordinaires.

Des grandes baffes pour les inepties qui vont jusqu’aux délits (punis par la loi).

On en parle régulièrement dans les médias.

Chacun(e) reconnaît que, parfois, c’est grave.

Qu’il faudrait réagir.

Surtout les autres.

Et puis, on n’a pas envie de voir le problème.

Pas le temps de réfléchir aux enjeux.

On ne se sent pas concernés.

Il est vrai aussi qu’on manque d’informations.

Alors les 21 articles en donnent à propos de 21 comportements qui deviennent ordinaires alors qu’ils ne devraient pas l’être.

Ils proposent des auto-évaluations, des réflexions et mettent en perspective des enjeux parfois importants.

De quoi bousculer certaines habitudes.

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Vous avez dit « talent » ?

Temps de lecture : 8 minutes

Talent

Nouvelle locution à la mode dans les entreprises, utilisée à toutes les sauces RH et management, la notion de “talent” brasse une multitude d’acceptions quand elle ne se dilue pas dans un flou artistique.

A la décharge des entreprises de culture mixte, anglophone et francophone, cela est parfois dû à une confusion sémantique entre les acceptions française et anglaise du mot talent. L’acception anglaise étant plus large, plus variable contextuellement, elle domine et embarque l’autre, surtout dans les organisations qui revendiquent une dimension internationale.

Le mot, devenu «multiculturel» s’en trouve modifié et déteint abusivement sur les intitulés comme sur les discours en français.

Son usage étendu présente cependant des avantages : c’est une façon de valoriser en masse les spécialistes et les cadres supérieurs, en tant que populations. De leur faire savoir à peu de frais qu’on les tient en très haute estime.

Quelle que soit leur valeur individuelle réelle, ils font ainsi partie du groupe «des talents » méritant d’être pesés, soutenus et, éventuellement, promus.

Dans le droit fil de cette dérive, certaines organisations vont jusqu’à confondre tout simplement talents et aptitudes. Y compris en français. Il n’est plus nécessaire qu’il soit avéré, il suffirait qu’il soit pressenti, objet banal de supputations prospectives.

Qualificatif confortable, le mot talent s’applique alors comme un non-sens à des catégories toute-entières. Il fait désormais partie de la cohorte des innombrables formules détournées de leur signification réelle par le managérialement correct de la démagogie entrepreneuriale, qui affuble automatiquement des étiquettes de type bisounours au fronton des dispositifs les plus ineptes comme au front des managers les plus toxiques.

En être ou en avoir

Par essence, dans notre culture, le talent est plutôt rare, voire exceptionnel. A l’encontre d’une généralisation galvaudée, la notion mérite donc d’être redéfinie, recalée.

Le talent n’est pas une variable pouvant se décliner sur un curseur entre zéro et la perfection, comme le métier, la technicité, l’expertise, la compétence ou le savoir.  

On peut être un expert reconnu, être très compétent, avoir du métier ou être farci de savoirs sans avoir de talent. Il est donc d’une autre nature et/ou d’une autre dimension.Lire la suite

“Efficacité” de la formation : les ressorts d’un renoncement historique.

Temps de lecture : 11 minutes

Les dernières réformes furent autant d’opportunités ratées pour repenser les modèles culturels et idéologiques classiques, toxiques, qui dominent la formation en entreprise et en dégradent puissamment la productivité.
Dirigeants et appareils de formation auraient pu réexaminer les solutions concrètes, décalées, moins coûteuses, que nous leur proposions depuis des décennies  afin d’optimiser la production et le développement de compétences vraiment opérationnelles ?

« Avez-vous déjà songé qu’à l’issue de ce stage tout participant sera tout à fait capable de rester… INCOMPETENT ? ».

Je posais déjà la question en tête de mon premier support commercial au début des années 90 « Lettre ouverte aux commanditaires de formation ». Elle reste malheureusement d’actualité.Lire la suite

Evaluations perverties

Temps de lecture : 9 minutes

On évalue à tour de bras, dans l’entreprise, dans les émissions de télé-réalité, dans les cursus scolaires, dans les institutions et les systèmes sociaux de toute nature… C’est trop souvent n’importe quoi et n’importe comment.
Dans tous les cas, on ne peut pas dire que ce sont l’équité, la rigueur et la pertinence qui l’emportent. Selon les modes d’évaluation inventés par ceux qui détiennent les pouvoirs, tout peut arriver : le pire… et le pire.

Injustice, approximation, jugement à la tête du client, copinage, données essentielles ignorées, sanctions disproportionnées, résultats aberrants… dominent les pratiques.

N’importe qui se lance dans la genèse de systèmes d’évaluation sans la moindre compétence. Chacun étant persuadé que c’est évident, intuitif, quasi naturel. En fait la plupart des auteurs de dispositifs reproduisent (sans aucun discernement) les modèles éculés dont on est imbibé depuis la petite enfance : la notation scolaire, les jugements très « personnels » de l’entourage, les sentences moralisatrices de tout poil, les compétitions sportives, les concours, le diagnostic médical, les procès…

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PISA : l’école (encore et toujours) malade de ses mauvais profs et de l’incurie de sa gouvernance

Temps de lecture : 18 minutes

24 minutes de lecture.

J’ai publié cet article pour la première fois en 2013. Neuf ans plus tard, rien n’a bougé ! Ou plutôt si, les distorsions se font nettement agravées avec le COVID…

Le tabou devait être brisé ! Tout le monde tourne autour du pot, y compris les journalistes.

Notre école est malade et on regarde partout pour en trouver la cause ainsi que le remède, dans les rythmes, les programmes, les moyens, les méthodes, l’évaluation, etc.
Mais personne n’ose mettre le doigt sur la raison essentielle de cette Bérézina : les pratiques pédagogiques et sociales d’une grande partie du corps enseignant sont globalement désastreuses. On le prend avec des pincettes, on le contourne, on louvoie, on ne peut plus du tout le mettre en cause. Au fil des ans il est devenu intouchable.

50 ans après, les mêmes.

Ça ne date pas d’hier. J’avais 15 ans en 1964. A l’époque, sur une vingtaine de profs dans mon bahut, il en avait un super, deux bons, deux très corrects, et le reste allait du cossard au fondu, en passant par le maniaco-dépressif, le dominant agressif un brin sadique, l’alcoolique notoire, le facho malade du pouvoir, les médiocres qui faisaient là du tourisme statutaire rémunérateur à défaut d’autre chose, le pseudo expert ou la foldingue surexcitée, etc.

En 2013,  mes deux gamins qui avaient 14 et 16 ans ne s’en tiraient pas trop mal. Me croirez-vous si je vous dis qu’un demi-siècle après-moi, ils subissaient, d’une année à l’autre, (trait-pour-trait)  le même bestiaire : de trop rares pédagogues, des techniciens laborieux, des très moyens diversement égocentriques, et une queue de comète de planqués, de mauvais, voire parfois d’imbéciles, de pauvres –types, de méchants ou d’incompétents ?

Si, deux choses ont changé ! Les sévices corporels ont quasiment disparu ; cela-dit, les sévices psychologiques n’ont pas régressé.

Et internet est arrivé. Avec quinze ans de retard, les profs s’y sont vaguement habitués. Les plus paresseux, qui de mon temps dupliquaient les mêmes polys pendant des décennies, ont découvert qu’ils pouvaient en faire encore moins.

Leur grand truc étant désormais de donner un devoir sous la forme de questions hors cours : aux élèves d’aller chercher les réponses sur le web. Eux-mêmes y trouvent d’ailleurs des cours et leurs supports tout faits.

Mais pour le reste, c’est-à-dire les conduites éducatives, les relations avec les élèves, la pédagogie employée, l’aide aux plus faibles, la pertinence de l’évaluation, rien n’a évolué !Lire la suite

L’indispensable casting des manageurs

Temps de lecture : 8 minutes

Les mauvais manageurs sont légions. En plus de vingt ans d’exercice du conseil, j’en ai croisés et vus sévir en ribambelles, dans toutes sortes d’organisations. A la louche, j’estime que le corps managérial comporte entre 5 et 10% de nuisibles invétérés, et un bon tiers de médiocres ou de bons à rien, ou, comme disait l’oncle du Schpountz de Pagnol, de « mauvais à tout » (ou presque).

Le destin de l’oursin

A quelque niveau qu’ils se trouvent, il semble que seules leurs hiérarchies n’aient pas conscience de leur état. Comme un oursin qui a fait son trou dans un rocher par ses rotations et a fini par s’y insérer en grandissant, sans plus jamais pouvoir en sortir, il paraît impossible de les éradiquer. Ce sont eux qu’on conserve en cas de rachat ou de restructuration. Ils font leur bonhomme de chemin dans les promotions et parviennent parfois aux plus hautes responsabilités, sans que rien ne semble s’opposer à leur ascension.

De fait, ils ne sont jamais évalués sur leur compétence effective, ni sur les effets de leurs conduites dans les entités qu’ils managent. Ils peuvent les rendre  inopérantes, voire en dégrader les ressources comme la performance, il n’empêche qu’ils sont promus.

On en a vu d’ouvertement idiots, lamentables, pérorer dans des réunions de COMEX, embolisant les travaux, annihilant les efforts des autres par leur évidente incurie ; tout le monde faisant comme si de rien n’était.

Tabou

Il existe donc une sorte de consensus pour protéger les imbéciles et les méchants, les incompétents, les tordus.Lire la suite