La gestion du temps n’est en aucun cas un problème individuel !

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Dans l’entreprise, le “temps” de toutes les personnes  est contraint par des données systémiques 

Dans la réalité du fonctionnement des entreprises, chaque individu ne peut maîtriser seul “son” temps, comme s’il était déconnecté de l’environnement. Un grand nombre de facteurs viennent interférer en permanence sur le déroulement de son temps d’activité (réunions, sollicitations, interventions, etc.).

De plus, il n’existe plus de situations de travail normales, mais seulement des situations perturbées où les événements de toute nature viennent s’entrechoquer de façon incohérente car ils proviennent de sources qui s’ignorent mutuellement, qui répondent à des logiques indépendantes et le plus souvent divergentes.

L’essentiel de la problématique de l’optimisation de la gestion du temps ne relève donc pas d’une compétence individuelle mais d’une compétence collective et de l’organisation dans son ensemble.

Gérer l’imbrication du temps, de celui des autres, de la charge,  de la pression et des perturbations issues de l’environnement.

Le temps n’est pas un facteur en soi, gérable de façon séparée, c’est toujours le temps de quelque chose ou de quelqu’un d’autre : l’activité, le client, le produit, etc.

Il ne peut y avoir de gestion du temps sans gestion simultanée de la charge d’activité, de la pression subie (exigences, contraintes, difficultés, obligations, etc..) et de tous les événements qui viennent interférer dans le déroulement des situations.

C’est la distorsion du temps qu’il convient de gérer. C’est dire qu’on ne peut tout satisfaire ni tout remplir parfaitement au moment propice à chaque objet.

Gérer le temps c’est donc gérer au mieux la perte du temps, les écarts, les dérives, les retards, les réductions, insolubles totalement dans la réalité.

C’est donc faire des choix et des abandons, déterminer des priorités, réguler des arrangements, refaire des arbitrages.

Le processus détermine une part essentielle des contraintes de temps.

Il faut voir ce qui fait perdre du temps. Est-ce seulement le fait d’une mauvaise organisation personnelle, d’une anticipation défaillante, d’une mauvaise stratégie de répartition des durées ?
Le processus de travail tel qu’il est déterminé ne génère-t-il pas par lui-même des durées inutiles, des doublons, des redondances, des surtemps, des distorsions ?

La révision même partielle de certains processus peut dégager des gains de temps considérables en améliorant l’économie propre des travaux? C’est une piste qu’on ne peut négliger.

Le management du temps et le temps du management.

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La “gestion” du temps, notion incongrue.

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Quoi que voudraient nous faire croire les chantres du YAKA, les prosélytes du bon sens, on ne « gère » pas son temps comme une liste de courses à faire. En réalité, on évolue et on se comporte dans le temps en étant puissamment contraint par deux types de données, externes et internes :

  • des paramètres culturels, structurels, matériels, organiques appartenant à l’environnement dans lequel on évolue. Je les ai développés dans un article récent :L’étrange pathologie du management à 2X35 heures par semaine.
  • des ressorts intimes qui structurent en profondeur notre usage du temps, bien en deçà des habitudes. C’est l’objet de cet article.

Cet article fait suite à un précédent : Optimisation des conduites professionnelles : une solution innovante et pragmatique.
Son contenu est extrait de mon premier ouvrage, coécrit en 1997 avec Pierre Massot, « Conduites professionnelles, conduites de management ». Il est épuisé mais il nous en reste pour les amateurs.
La démarche utilisée est fondatrice de la technologie originale des « Echelles de niveaux de pratiques »  présentée dans un autre article. Développement, discipline et évaluation des comportements professionnels
Ce thème y est développé parmi dix autres : l’identité professionnelle, l’autonomie, le rapport aux autres, la responsabilité (Voir Infrastructures de l’identité professionnelle , Evaluez vos capacités d’autonomie et celles de vos collaborateurs , Grille de lecture du rapport aux autres , Responsabilité : la clé de la personnalité sociale ?), le champ d’intégration, (Voir : Un outil de mesure des infrastructures de la personnalité sociale.), le rapport à l’information, le rapport à l’autorité, les pratiques de délégation, la stabilité. 

Le rapport au temps est une infrastructure de la personnalité sociale

Les conduites sociales d’une personne sont étroitement liées à sa construction du temps. Certaines personnes font « perdre du temps », tandis que d’autres en font « gagner ». Certaines agissent toujours « à temps », tandis que d’autres agissent « en avance » et d’autres encore « à contretemps ».Lire la suite