La productivité négative des appareils

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A partir d’une certaine taille, les organisations tendent à développer leur « appareil », c’est-à-dire l’ensemble des sous-structures destinées à maîtriser leur fonctionnement. L’appareil est ce qui reste après qu’on ait déduit les entités productives et opérationnelles (conception, production, logistique, achats, commercialisation…).
Evidemment la gouvernance et le management font partie de l’appareil. Il est donc partout puisque le management se ramifie jusqu’au cœur de l’opérationnel.

Service et nuisance

Naturellement les missions de l’appareil devraient être d’optimiser la performance, la rentabilité, la valeur de la prestation, l’économie et l’écologie de la production, la réussite des politiques et des stratégies, la pérennité et la notoriété du système, ainsi que la valorisation sociale des acteurs (si ça fait partie de sa politique). Nous verrons que ce n’est pas toujours le cas.

Par essence, l’appareil ne produit pas de valeur ajoutée, il en consomme. Il est cependant censé en générer indirectement.

D’une part il est supposé la garantir, par son existence, en empêchant les erreurs de ciblage, la dispersion, la cacophonie, les dépenses abusives, la non-qualité… D’autre part il est supposé créer des augmentations de la valeur par la pertinence de son intervention  sur tous les paramètres.
Mais ce qui devrait être un « service » tend spontanément à devenir une source de nuisance. Lire la suite