Parité en trompe-l’œil du premier gouvernement Macron

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J’avais publié cet article en mai 2017. Il a été simplement mis à jour pour partie au passé. 

le machisme triomphant grossièrement « revisité ».

Sans sa Ministre des Armées, cette « équipe » aurait été une parfaite caricature de la pérennité des dominances machistes aux sommets des organisations. Une patronne des Armées, ça semble osé. Ça fait moderne.

Dans ce gouvernement les femmes sont aussi nombreuses que les hommes mais en termes de pouvoir elles sont en position clairement subalterne. Celle des armées, unique ministre “régalien” (officiellement), est bien isolée dans une armée de mâles à tous les postes clés, dont les Ministres d’Etat et les détenteurs des ministères à portée politique et électorale : président de la république, premier ministre, intérieur, affaires étrangères, budget, finances, économie, justice, super environnement, éducation, agriculture, porte-parole…Lire la suite

“Première Dame” : curieux mélange de népotisme institutionnel et d’archaïsme phallocratique

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Cet article avait été publié en juin 2014 et ajusté aujourd’hui dans son usage des temps. 

Dans l’entreprise, comme dans toutes les sortes d’organisation, le népotisme est parmi les plus graves pathologies de la gouvernance. On en connaît les ravages, des plus petites jusqu’aux plus grandes. La propriété, le pouvoir justifient trop souvent l’ascension de la « famille » aux postes intéressants. Le despote mettant ainsi la main, par la bande, sur des leviers qu’il aurait dû confier à d’autres.

Le népotisme va toujours de pair avec l’appropriation des ressources et des bénéfices, aux dépends du système gouverné, de l’organisation dirigée.

Par essence, il entraîne la prévarication, la concussion et fait le lit de la corruption. C’est, dans tous les cas, un repère de la dégradation des fondamentaux de la gouvernance et un signe annonciateur de sa future déliquescence. On le constate au quotidien dans des faillites des PME, autant que dans les fins de régimes des dictatures paraissant les plus inébranlables.

Il est ancré dans les mœurs, dans l’idéologie générale, banalisé. A tel point qu’il est valorisé plus ou moins officiellement au plus haut niveau des Etats. Il suffit d’être le conjoint ou enfant « de » pour accéder à des responsabilités et des prises de pouvoir parfois exorbitantes à la tête des nations.

En l’occurrence, il ne s’agit pas seulement des pays les plus éloignés de la démocratie, à commencer par les Etats Unis, qui nous en fournissent un exemple surréaliste. Avec l’accession au pouvoir de Donald Trump, le pire est arrivé, plaçant sa fille et son gendre aux commandes de fonctions décisives, comme le font les dictateurs de tout poil.

Quelle drôle de coutume qui confond la chose publique et la famille, la politique (au sens premier du terme) et l’amour, ou pire, le désamour !

De ce point de vue, il est heureux que Mr Fillon n’ait pas été élu président. Cela aurait créé la situation cocasse d’une nouvelle “Première Dame représentant la France” simultanément empêtrée dans des affaires d’abus de bien public, motivées à l’origine par son seul état de femme d’élu !

C’eut sûrement été un déchirement de devoir la mettre de côté pour un Epoux Président, fervent catholique, défenseur pugnace des traditions morales et moralistes d’une droite affirmée. Mais est-ce si sûr ?

Non statut ordinaire

Et si le conjoint, homme ou femme, du Président de la république avait un non-statut… de personne « normale » ?Lire la suite