“Travaillomane” : peut-on réussir de front sa vie personnelle et sa vie professionnelle ?

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Comment être à la fois parfaitement heureux dans son espace personnel et impliqué efficacement dans son activité professionnelle ? Equation difficile à résoudre !

Les sous-titres

  • Boulot boulimique
  • Stackhanovistes
  • Déséquilibre choisi
  • Travaillomania
  • Le repos du guerrier
  • “Domestique” ?
  • Famille cagibi
  • Et l’amour dans tout ça ? 
  • Le business victime de trop d’implication
  • Fusion identitaire
  • Femmes travailleuses en équilibre
  • Volontarisme
  • Tous pour un, un pour tous

Boulot boulimique

Souvent, sous les coups-de-boutoir d’un boulot boulimique, c’est la famille qui part en vrille, la vie affective qui se ratatine, la satisfaction des besoins non-professionnels qui se délite.
Dans de nombreux  cas, le professionnel sur-actif peut croire qu’à la maison tout va à peu près bien, que la vie suit son cours. Il a seulement, pense-t-il, un peu de mal à faire comprendre ses priorités.

En réalité, pour son entourage, la situation est déjà invivable, l’attachement se dégrade, la relation titube au bord du gouffre. C’est le résultat imminent d’un très long processus de désengagement personnel au profit du professionnel.

Les deux mondes vivent sur des rythmes, des valeurs et des contraintes contradictoires. Les raisons potentielles de divergence sont infinies.

A défaut d’être purgées équitablement, quand l’un ou l’autre des deux pans l’emporte, sans qu’ait été trouvée une solution composée, les discordes cristallisent en conflits larvés dont les effets à terme sont forcément toxiques.

Ça peut être le cas dans les deux sens. Le personnel l’emporte par exemple lorsque le conjoint s’oppose farouchement à un déménagement qui permettrait de s’adapter à une opportunité professionnelle alléchante.

Le professionnel l’emporte lorsque la surcharge fait disparaître le travaillomane les soirs, les week-ends et l’absorbe pendant des vacances avortées.

Stackhanovistes

Les frustrations ainsi générées creusent des plaies sourdes, dont la sensibilité s’aiguise avec le temps. Bientôt irréparables car elles induisent des douleurs plus profondes en s’associant à de plus anciennes souffrances.

La communication se détériore petit-à-petit de façon incompréhensible. Au travers des propos de façade, les ressentiments se manifestent sans pouvoir être explicités, sauf à ressortir de « vieux dossiers » qui n’ont plus de solution. Le passé est consommé. Le contentieux insoluble.

Dans tous les cas, les stakhanovistes du labeur ont une vie personnelle à la mesure inverse de leur vie professionnelle.

L’espace total pour loger les deux champs est nécessairement limité dans plusieurs dimensions : Lire la suite