Le chef a toujours raison. Même quand il a tort !
Pourquoi ? Parce qu’il est le chef !
De toute façon, les subalternes ne peuvent penser aussi juste que lui ! Sinon pourquoi seraient-ils subalternes ? Cela va de soi.
Hors du chef point de pertinence, sauf, bien-sûr, pour son propre chef N+1, nécessairement un peu plus malin ! Le chef du chef est une lumière, c’est bien connu. Le DG, l’oracle suprême. Evidemment, il ne saurait se tromper… par définition.
Mais me dira-t-on, si ses choix se révèlent inopérants ou désastreux, serait-ce de sa faute ? Que nenni ! C’est celle des subalternes, de la concurrence, des fournisseurs, de la conjoncture, des conseils, des gouvernances précédentes, de distorsions imprévisibles du marché, des services fonctionnels, de l’administration, de l’après-vente, de la maintenance, des vilains polonais, des marées … ou tout simplement à pas de chance !
En cas de différend sur un sujet quelconque, la hiérarchie organique, déterminant par essence la hiérarchie stratégique et intellectuelle, disqualifie les suggestions des collaborateurs. Dès lors, si le chef à une idée, pourquoi leur demander leur avis ?
Tout bon chef est un parfait sachant. Il n’écoute pas, il n’apprend pas, il ne s’interroge pas et interroge encore moins ses collaborateurs, il sait ! La preuve : on lui a confié la chefferie.
Management de type exécutif
Ce que je vous raconte là est une représentation de l’autorité, et particulièrement du management, qui domine les fondamentaux de la pensée managériale dans beaucoup d’entreprises. Celles du « management de type exécutif». Elle considère que la position d’autorité ne peut fonctionner hors d’une logique de supériorité de son détenteur en toutes choses. La hiérarchie ordonne et la plèbe exécute en se conformant aux directives. Sinon, c’est le chaos, la cacophonie ou, en tous cas, la non performance.
Car la chefferie détient seule l’intelligence des solutions et des stratégies. Certes, les collaborateurs ne sont pas idiots, ils ont parfois de bonnes idées, mais le chef les a eues avant et/ou de meilleures. Forcément. Et puis, ils ne savent pas tout, ne comprennent pas certaines données décisives, ne voient pas l’ensemble, sont moins concernés par la réussite de l’unité et de l’enseigne, et patati et patata… Les gros bêtas !
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