Le système peut maîtriser efficacement une personnalité “nuisible”

Temps de lecture : 8 minutes

Il est fréquent qu’une personne détentrice de l’autorité tente de se débrouiller seule face à un collaborateur “nuisible” dont elle a la charge. C’est dommage car elle peut probablement prendre appui sur l’ensemble du système et sur le collectif pour en avoir raison.
Cet article fait suite à une série d’extraits de l’ouvrage « Gérer les personnalités difficiles au quotidien ».

Un nuisible est dépendant du système qui l’héberge et qui doit pouvoir l’exclure.

La maîtrise du nuisible ne concerne pas exclusivement le seul tenant de l’autorité. Le vrai problème se situe tout autant entre le nuisible et les autres participants du système. Ils ne peuvent donc pas raisonnablement être écartés du traitement. Ils peuvent être : soit une ressource, soit un facteur d’aggravation.
Le nuisible est dépendant de ses propres ressorts et du système dans lequel il évolue (entreprise, famille, institution, etc.). Il lui est généralement  très difficile d’envisager de le quitter.
Où, ailleurs, pourrait-il se « caser » ? Il le sait très bien : seul «son»  système peut le tolérer. Il est donc fatal qu’il s’y attache.
Quand l’oursin a creusé son trou dans une roche, il est bien en peine d’en sortir, et désormais trop gros pour s’insinuer dans un autre trou. Il est lisible et évident avec ses très grosses épines.

L’attachement est donc quasiment une condamnation pour le nuisible. Il lui est toujours possible de retrouver une autre niche, mais elle sera d’emblée moins confortable, moins sur mesure, plus résistante, plus risquée. Et il faut la trouver !
Le nuisible est parfois convaincu du contraire ; s’il pense qu’il ne peut rien lui arriver, il n’a plus de limites. Il est donc absolument indispensable que l’autorité soit elle-même convaincue qu’elle peut se débarrasser de lui. C’est le seul moyen pour que le nuisible en soit convaincu à son tour.Lire la suite

Entre vous et votre nuisible, lequel conditionne l’autre ?

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La relation professionnelle avec un nuisible tourne souvent à la guerre de positions.

Il s’instaure un rapport de force où soit l’autorité, soit le nuisible, parvient à imposer ses règles, ses critères. Malheureusement, au grand jeu du conditionnement réciproque, c’est souvent l’autorité qui finit par céder et reculer. Voyons comment la situation se crée et perdure au profit de l’un ou de l’autre.

Cet article fait suite à une série d’extraits de l’ouvrage « Gérer les personnalités difficiles au quotidien ».

Au chantage relationnel, le nuisible en préfère un autre, plus puissant : le chantage sur les faits.
Herluin ne supporte pas les ordres ; son bonheur est de n’en faire qu’à sa tête. Dès qu’on lui impose une tâche, il la sabote : c’est sa façon à lui de faire comprendre qu’il ne faut l’obliger à rien.

Conditionnement du tenant de l’autorité par le nuisible

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Comment recadrer un nuisible au travail

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Un “nuisible” qui se lâche crée un problème immédiat et pernicieux pour son manageur direct comme pour l’équipe. On ne peut le laisser faire, ni rester sans rien dire. Sinon son comportement empire. Il est donc indispensable de le cadrer et de le recadrer quand il dérape.
Il faut donc aller au charbon.

C’est loin d’être facile. Plusieurs questions se posent :

  • lui faire des remontrances n’a qu’un impact très faible, si l’échange reste improductif, si on n’en obtient rien, il a gagné d’une certaine façon. On aura fait du bruit mais ils s’en fiche. Il peut continuer.
  • S’il se braque et s’excite (c’est fréquent) l’échange tourne à la bataille, cela renforce son excitation et ses justifications. Le résultat est contre-productif.
  • Si on sort de la transaction « rincé », énervé, on l’aura certes admonesté, mais on aura payé un prix psychique supérieur au sien. Il sait très bien faire monter la sauce pour en éclabousser copieusement l’entourage.

Il existe, pour y répondre, un système de conduite adéquat qui permet d’atteindre une certaine efficacité tout en préservant sa propre sérénité. Lire la suite

Gérer l’activité d’un nuisible au quotidien.

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Quand on ne peut s’en débarrasser, le nuisible occupe un poste de travail où il va s’exprimer de toute façon. Dans un précédent article, on a vu comment le positionner afin de limiter ses capacités de nuisance. Reste la question de savoir comment gérer son activité au quotidien pour limiter les dégâts.

Cet article est extrait de l’ouvrage « Gérer les personnalités difficiles au quotidien »

Cette situation délicate est la source de nombreuses injustices pour l’équipe assez courantes :

  • les activités qu’il n’assure pas sont réalisées par les autres en plus des leurs, c’est injuste ;
  • les problèmes qu’il crée sont résolus par les autres, c’est plus qu’injuste ;
  • comme il saborde toutes les missions sensibles, on tend à ne lui confier que les tâches les moins lourdes et c’est encore injuste ;
  • il sème la zizanie, agresse les autres, crée des tensions : tout le monde souffre et se tait ;
  • dans la mesure où il est imperméable aux remontrances comme aux explications, on finit par ne plus rien lui dire ;
  • quand on lui dit quelque chose, il faut subir son agressivité, ses jérémiades, ses réactions déplaisantes : on évite de le contredire.

À la longue, le nuisible atteint son objectif premier : « enquiquiner » son monde et avoir la paix.
Même alors, ça ne s’arrange pas. Il n’en a jamais assez, et lorsqu’il est parvenu à imposer sa posture au système, il est condamné à la défendre pour l’installer dans la durée. Il n’a donc aucune raison de s’arrêter…

Rétablir la justice

Dès lors qu’on lui laisse la moindre possibilité d’exercer, le nuisible en déduit que son attitude fonctionne et donc, il en rajoute.
Il est donc indispensable de le mettre en échec dans ses écarts de comportement, afin que ce ne soit pas les autres qui en subissent les conséquences, en appliquant les préconisations suivantes.Lire la suite

Circonscrire l’incompétence opiniâtre des nuisibles.

Temps de lecture : 13 minutes

Des préconisations concrètes.

Des leviers existent pour réduire significativement les comportements toxiques des nuisibles et leurs effets. L’autorité peut limiter leurs nuisances par une gestion drastique de leurs activités, et par des formes de relations efficaces.
La plupart d’entre eux, y compris de prétendus experts, organisent soigneusement leur incompétence, à la fois pour se débarrasser des travaux qui leurs déplaisent et pour entraver le système à leur profit. Cet article propose quelques remèdes à cet aspect de la problématique.
Il est extrait de l’ouvrage « Gérer les personnalités difficiles au quotidien » et fait suite à Identifier et gérer ses nuisiblesTypologie des nuisibles au travail et dans la vie. et  Echelle des niveaux de nuisance : de l’erreur au sabotage.

Illustration

 

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Echelle des niveaux de nuisance : de l’erreur au sabotage.

Temps de lecture : 13 minutes

Extrait de l’ouvrage « Gérer les personnalités difficiles au quotidien »
Cet article fait suite à Identifier et gérer ses nuisibles et Typologie des nuisibles au travail et dans la vie.

Analyse des pratiques sociales dégradées

Polo, le manutentionnaire de l’imprimerie, en a plein le dos.
D’habitude, c’est son chef qui lui crie dessus, mais aujourd’hui, même les copains s’y sont mis.
Quand on change le rouleau d’une des rotatives, tout le monde est mobilisé. La procédure est très précise et toutes les étapes de démontage, de manutention et d’installation doivent être respectées.
Après le démontage, Polo devait s’occuper d’une partie de la manutention du rouleau neuf avec le pont roulant. D’abord, le chef s’en est mêlé : « Mais enfin, Polo, c’est écrit en gros sur la procédure : doubles élingues ! Ca veut dire deux câbles, un pour lever, l’autre en sécurité… Bon ! Laisse ! Tiens, toi, Marcel, occupe-toi des élingues… »
Ensuite, Polo devait dégager l’allée centrale pour que le nouveau rouleau puisse être amené par le cariste entre les rotatives. Concentré sur sa manœuvre, celui-ci n’a pas vu qu’il écrasait la caisse contrôleuse de l’électricien… Là, c’est le chef et l’électricien qui s’en sont pris à Polo : — « On t’avait dit de dégager les allées ! »
Polo s’est défendu : « Vous aviez dit l’allée centrale, et pas toutes les allées… faudrait savoir ! Et vous n’allez pas faire toute une histoire pour une boîte à outils… »
Enfin, Polo devait rapprocher les rampes d’éclairage au-dessus du bâti ouvert. Comme il les a fait glisser un peu vite, deux rampes se sont percutées, et un tube de néon a explosé juste au-dessus de celui qui positionnait le rouleau. Là, tout le monde s’y est mis ! Polo a été écarté du groupe. En quittant l’atelier, il maugréait : « Non mais, qu’ils se débrouillent tous seuls ! Pourquoi ça devrait toujours être moi qui fais les sales corvées ! »

Le problème avec les nuisibles, c’est qu’il est très difficile de dépasser l’agacement mêlé au sentiment d’impuissance qu’on éprouve face à leurs dérapages. Pourtant, il serait utile de conserver son sang-froid et un minimum de recul pour trouver des clés dans leur fonctionnement, cela permettrait peut-être d’anticiper sur leurs comportements et d’y réagir de manière efficace.
En observant Polo, on peut penser que pour en faire autant, il faut qu’il y mette une certaine mauvaise volonté ; ses arguments sont absurdes, sa mauvaise foi incroyable ; il nous prend pour des ânes…
Est-il totalement innocent ou le fait-il exprès ? Il convient d’y regarder de plus près.Lire la suite

Typologie des nuisibles au travail et dans la vie.

Temps de lecture : 16 minutes

Les personnalités nuisibles sévissent un peu partout. Il peut être utile de les cerner pour mieux les gérer, en réduire les impacts ou s’en défaire. Extrait de l’ouvrage « Gérer les personnalités difficiles au quotidien »
Cet article fait suite à Identifier et gérer ses nuisibles

Cette distinction entre les différentes sortes de nuisibles n’a pas pour but d’analyser les mécanismes psychologiques propres à chacune. Elle sert surtout à permettre aux tenants de l’autorité d’en repérer les clés pour ne pas être tentés par une interprétation hasardeuse

Les nuisibles ne fonctionnent pas tous à partir des mêmes motivations. Afin de ne pas s’aventurer sur les chemins délicats de leur transformation, nous ne tenterons pas de savoir pourquoi ils sont ainsi, mais plutôt de mesurer comment leurs travers s’expriment.

Cet inventaire est donc très empirique, n’a rien à voir avec un quelconque classement scientifique, et n’a pas la prétention de fournir des explications substantielles à leur comportement.
Certains nuisibles présentent des défauts très ordinaires, mais dont les effets deviennent désastreux quand ils sont poussés à leur paroxysme.

Les sous-titres 

  • Les nuisibles intéressés
  • les nuisibles désintéressés
  • Autres profils de nuisibles
  • Les 8 commandements du nuisible

Les nuisibles intéressés

Certains nuisibles ont, de leur point de vue, des intérêts à défendre contre le système. Quoi qu’on en pense, ils poursuivent avec obstination la satisfaction de leurs besoins.

Le paresseux
C’est le type de nuisible le plus répandu.
Son seul but dans la vie : en faire le moins possible. Le moindre effort lui coûte énormément. Quand il a un emploi, son bonheur est de parvenir à se débarrasser du travail qui va avec. Il éprouve une forte satisfaction à ne rien faire. Ceci lui demande pourtant un minimum de stratégie, d’attention et de constance.

De ce point de vue, il déploie des trésors de compétence et d’imagination. Ça, il sait faire !

Il utilise tous les moyens, y compris le sabotage, pour ralentir les activités, les réduire, les empêcher. Il interrompt les processus, perd exprès l’information, égare les données, met en panne les instruments.Lire la suite

Identifier et gérer ses nuisibles

Temps de lecture : 9 minutes

De la caissière extrêmement revêche au petit chef vindicatif qui paralyse toutes les initiatives, de l’employé incapable de faire les tâches les plus simples à celui qui refuse en bloc toute mission, les nuisibles sont incontournables. Tous les tenants d’une autorité sont bien souvent confrontés à des personnalités ultra difficiles, dont les comportements nuisent au fonctionnement du groupe où ils exercent leurs talents (entreprise, association, équipe, famille…).
Qui sont donc ces nuisibles ? À quoi les reconnaît-on ? Doit-on tenter de les changer, ou ne peut-on que s’en débarrasser ?
Extraits de l’introduction à l’ouvrage « Gérer les personnalités difficiles au quotidien » . A lire également : Personnalités difficiles  ou  nuisibles ? Débat avec un lecteur.

Les nuisibles en action : les aventures de Bobolin.

Bobolin, qui participe aux activités du comité d’entreprise, a organisé un voyage d’été pour les enfants du personnel… Il a tout arrangé dans son coin ; ça lui rappelle sa jeunesse, lorsqu’il encadrait colos et camps de vacances dans sa commune.
Un mois avant le départ, Bobolin reçoit une lettre acidulée du tour-opérateur, qui le met en demeure, sous peine d’annuler les réservations, de fournir comme prévu les autorisations de sortie du territoire.
Bobolin a pris note de ce détail dès le début, mais il a résolu de régler cela à sa manière : remettre les autorisations le jour du départ sera suffisant. Il avait bien senti, Bobolin, dans les âpres négociations avec le responsable de l’organisme, que ces gens-là étaient des papivores rétrogrades ! Ainsi, le « fournisseur » se découvre d’un seul coup des droits pour lui dicter sa conduite ? Eh bien, c’est ce qu’on va voir !
Bobolin ne cédera pas au chantage. Il envoie aux familles une note, leur rappelant de fournir une autorisation de sortie du territoire, qui devra lui être remise le jour du départ. Puis il décide de le prendre sur le même ton avec le tour-opérateur, dans un courrier saignant qu’il expédie une semaine plus tard.
Quinze jours avant le départ, vingt-cinq enfants commencent à préparer leurs jeux et leurs affaires, mais une lettre du tour-opérateur arrive, avec un chèque de remboursement de l’acompte versé…

Portrait du nuisible

Comment pouvez-vous repérer une personnalité nuisible ? C’est très simple :Lire la suite

« Personnalités difficiles » ou “nuisibles” ? Débat avec un lecteur.

Temps de lecture : 4 minutes

J’ai publié en 2007 un ouvrage intitulé  «Gérer les personnalités difficiles au quotidien » aux éditions Eyrolles. C’était le troisième d’une petite collection «Autorité mode d’emploi », après « Développer son autorité » et « Maîtriser les conflits ».

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Cassé par un commentaire !

Il a bénéficié d’un unique, mais virulent, commentaire sur Amazon. Une volée de bois vert agrémentée de la pire des notes : une étoile!

« Je n’ai pas apprécié l’utilisation d’un bout à l’autre du livre du mot “nuisible” pour qualifier les personnalités difficiles. Et l’assertivité dans tout ça !! Cela m’a parasité, et s’il y avait de bonnes idées du coup je suis passée à côté. »

Malheureusement, Amazon ne permet pas aux auteurs de répondre dans les discussions. Sinon j’aurais pu lui dire que, d’une certaine façon, je trouve qu’elle avait raison.  Lire la suite